Les grands enjeux de l’assurance résumés par Adrien Couret, directeur général d’Aéma Groupe, sur lefigaro.fr. En quoi le modèle assurantiel actuel fait-il défaut ? Pourquoi le mutualisme est-il porteur de solutions ? Quels sont les leviers d’action des assureurs ? Les réponses sont à lire ci-dessous.
Vous plaidez régulièrement pour un « nouveau contrat social ». Qu’est-ce qui fait défaut au modèle assurantiel actuel ?
Changement climatique, inflation et hausse des dépenses de santé, vieillissement de la population… Les défis de protection sont partout autour de nous. Depuis quelques semaines, à la suite des crues survenues dans le Pas-de-Calais, la France compte même ses premiers déplacés climatiques. C’est un fait, se protéger coûtera plus cher à l’avenir. L’enjeu consiste désormais à garantir que ce coût reste acceptable socialement, et que l’assurance ne devienne pas un sujet discriminant.
Pour cela, il faut réinventer le modèle économique de notre secteur, en mutualisant davantage les risques, en améliorant la prévention et en repensant l’aménagement et l’intégrité du territoire. Tous ces chantiers impliquent des choix politiques et sociétaux majeurs ; voilà pourquoi ils appellent un nouveau contrat social, dans lequel chacun, de l’État aux assureurs, porte sa juste part.
Pourquoi le mutualisme serait-il mieux placé que d’autres modèles économiques pour relever les défis que vous évoquez ?
Face à cette évolution systémique, il devient nécessaire de réinventer le modèle économique de l’assurance, pas comme le seul sujet des assureurs, mais sous la forme d’un nouveau partage de sort au sein d’une chaîne de responsabilités qui part de l’assuré, en passant par les assureurs et les réassureurs, en allant jusqu’aux pouvoirs publics. Ce partage du sort concerne aussi bien la mutualisation des risques entre populations et territoires, une intégration plus profonde de la prévention dans les mécanismes économiques et sociaux, que la définition d’un aménagement du territoire visant à s’adapter aux conséquences du changement climatique. Maintenir une France vivable et habitable dans les trente années qui viennent, voilà l’enjeu de ces chantiers, de ce contrat social, dans lequel chacun porte sa part.
Concrètement, que fait Aéma Groupe pour faire avancer ces sujets ?
Nous militons pour que des solutions de long terme puissent se bâtir avec les pouvoirs publics, tant à l’échelle nationale (notamment autour du régime des catastrophes naturelles) qu’européenne. Cette échelle nous semble d’ailleurs majeure : c’est à Bruxelles et Strasbourg que s’écrivent l’avenir de la transition écologique, de la santé environnementale ou de la consommation, enjeux majeurs de la protection. C’est ce qui nous pousse à porter nos combats auprès des décideurs européens, comme lors des dernières élections européennes, avec, toujours, un unique objectif : bâtir une meilleure protection pour tous.
Face à aux risques émergents, la chaîne de responsabilités de l’assuré aux pouvoirs publics doit être entièrement repensée. Sur le long terme. Collectivement. A l’échelle nationale comme à l’échelle européenne. Nos combats auprès des décideurs européens étaient d’ailleurs le sujet de notre nouveau rendez-vous « Enquête de protection ».
En tant que 5ème groupe d’assurance en France (protégeant 1 Français sur 6) Aéma Groupe suit de très près les transitions en cours – en indéfectible défenseur de l’assurabilité.
